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1567 - La fin de la Genève du Nord

59300 Valenciennes
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1567 - LA FIN DE LA GENÈVE DU NORD

Bienvenue place des Acacias. Découvrez 12 moments d'Histoire artistiquement illustrés !

Devant vous le Siège de Valenciennes en 1567
Gravure à l’eau-forte de Franz HOGENBERG (Mechelen, 1535 - Cologne, 1590)
Médiathèque Simone Veil, V-N16HOG0007

Le siège de 1567 constitue à Valenciennes le paroxysme d’une crise politico-religieuse qui toucha les Pays-Bas espagnols au 16e siècle.

La Réforme protestante connaît alors un succès rapide dans le Hainaut et les premiers procès d’hérétiques ont lieu à Valenciennes dès 1527. Les prêches de ministres calvinistes trouvent une oreille attentive auprès d’une population de marchands, d’artisans et d’ouvriers rapidement conquise par les idées de la « nouvelle religion ». Les relations entre la ville de Valenciennes et Marguerite de Parme, gouvernante des Pays-Bas au nom de son frère, Philippe II d’Espagne, sont ainsi de plus en plus tendues. En juillet et août 1566, des milliers de personnes se pressent pour assister aux prêches que Péregrin de La Grange, prédicateur calviniste venu de Genève, donne à l’extérieur de la ville. Le 19 août 1566, dans une lettre adressée à son frère, Marguerite de Parme estime que les calvinistes étaient à Valenciennes « les maistres, comme estans les plus forts ».

Le 24 août 1566, les églises et les couvents de la ville sont saccagés et les briseurs d’images mettent à sac les abbayes de la région. De plus en plus, Valenciennes apparaît comme une « nouvelle Genève » tenant tête à sa majesté catholique. Le 14 décembre 1566, la ville est officiellement déclarée rebelle au roi.
Le grand bailli de Hainaut, Philippe de Noircarmes, concentre alors ses troupes autour de Valenciennes. Les calvinistes rebelles, à la tête d’un consistoire qui dirige la ville, procèdent à l’expulsion de catholiques mais l’afflux de réformés, venus se réfugier derrière les murs de la cité, entraîne rapidement des problèmes de ravitaillement.

Après avoir soumis les calvinistes des villes et villages alentour, Noircarmes reçoit l’ordre, le 18 mars 1567, de mettre le siège devant Valenciennes, défendue par trois compagnies bourgeoises, appelées les cent têtes. Le 22 mars, l’assaut est donné à la porte de Mons. Le 23, Noircarmes fait son entrée dans la ville qui capitule le 24.

Valenciennes perd alors ses privilèges et franchises, paie une contribution de guerre et doit construire une citadelle, la Redoute, qui sera occupée par des troupes espagnoles afin de mieux surveiller les habitants. Les meneurs de la révolte sont jugés et exécutés. En octobre 1567, Marguerite de Parme, jugée trop clémente par son frère, est remplacée par le duc d’Albe. Une répression terrible se met en place. 437 Valenciennois sont poursuivis et beaucoup quittent la ville. La population diminue alors d’un tiers.

Après plusieurs années de troubles et de tentatives de soulèvement de la ville par les calvinistes, Valenciennes se réconcilie définitivement avec l’Espagne en octobre 1579 en se ralliant à Alexandre Farnèse, nouveau gouverneur des Pays-Bas. En 1582, les jésuites arrivent à Valenciennes et en feront une terre d’élection de la Contre-réforme catholique.
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